Pourquoi parler de la plasticité cérébrale avec les enfants ?
Des études ont montré que « les conceptions que les élèves se font de l’intelligence,
connues sous le terme ‘’théories implicites de l’intelligence’’,
exercent un pouvoir prédictif puissant sur la manière dont ils s’investissent dans
les tâches scolaires et les réalisent ».
Selon les auteurs, les élèves de fin de primaire développent deux conceptions
de l’intelligence :
- la théorie fixiste selon laquelle l’intelligence est une capacité stable,
donnée à la naissance et non contrôlable,
- la théorie dynamique selon laquelle l’intelligence est malléable,
améliorable grâce aux efforts fournis.
« Si les élèves adhèrent à la première, ils auront tendance à interpréter
leurs expériences scolaires comme révélatrices de leur potentiel
et n’envisageront pas la poursuite de buts et de stratégies
en vue d’accroître leurs connaissances.
En situation de réussite, ils s’estimeront « doués » et viseront des tâches faciles
qui leur permettent de faire la démonstration de leurs capacités.
En situation d’échec, ils auront tendance à se sentir « nuls », voire « impuissants »
et chercheront à éviter les tâches difficiles qui pourraient révéler leurs « incapacités »
et faire l’objet d’un jugement négatif »
« À l’inverse, si les élèves souscrivent à la théorie d’une intelligence malléable
et pensent que l’intelligence est une capacité qui peut évoluer,
ils considéreront les apprentissages comme un moyen de développement ;
par conséquent, ils ne craindront pas l’échec, et seront prêts à relever des défis ».
Or « ce sont davantage les élèves jugés comme étant « faibles » qui adoptent
une conception fixiste de l’intelligence et n’adhèrent pas à l’idée de l’effort. »
Source : « Les conceptions de l’intelligence chez les élèves en fin du primaire en France »
Élisabeth Issaieva Dans Enfance 2013/4 (N° 4), pages 393 à 413
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